« Ma thérapie à Blandas », Elisabeth T., Blandas, Lire et Ecrire le Causse

Ma thérapie à Blandas

Ça commence par là, le récit de ma thérapie. Peut-être mon cas vous intéressera-t-il ? Qui sait, mon histoire pourrait vous être utile…
A vous, l’histoire de ma folie !

J’étais une citadine mesquine, craintive, détestant mes voisins, mon prochain, haïssant la vie, pleine de lubies et de phobies, cherchant le réconfort dans le confort, ne connaissant pas les rires, juste les délires.

Les psys m’ont dit : « C’est fini ! Il faut fuir pour se construire ! »

Alors je suis partie ! J’ai choisi le Causse de Blandas. Quelle audace, me direz-vous, de partir dans l’aridité quand on vit dans l’avidité et la cupidité ! Oui, mais ne fallait-il pas choisir l’humilité, pour tenter de trouver la tranquillité ?

Je n’avais plus de litiges dans ma cage d’immeuble, et quels vertiges au-dessus du cirque ! Je devenais locataire des belvédères…
Je me suis retrouvée à sec dans un cromlech ; j’ai marché dans les fleurs, ivre de senteurs, glissé de dolines en collines.

Mais voilà qu’un jour j’ai foncé tête baissée dans un clapasse, perdu mon clapetas et mes cadenas ! Las ! Quel tracas !
Et je me suis effondrée comme un tas. Patatras !

Il fallait en passer par là. Car par hasard une cordée arriva là, des écrivains, je crois, hourrah ! Ils m’ont arrimée jusqu’au sommet, en déclamant des tercets et des versets. Leur poésie m’a ravie ; accompagnée du chant des cigales, quel régal !
Des gens brillants et en même temps compatissants ! Quel éblouissement vraiment !

Enfin je découvrais la beauté des chemins et des humains.

Alors, j’ai cru à la vie, et pour mieux l’écouter, je me suis tue.


Elisabeth T., Blandas, Lire et Ecrire le Causse, août 2019

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