Ecrire en marchant

C’est une écriture brève. Ecriture de l’éclair. (Cf. René Char, les grandes enjambées, certains aphorismes ou petits poèmes sont nés dans la marche) Prévoir au moins une heure de marche et un tout petit carnet.

Pendant cette heure votre marche sera un peu particulière, solitaire et silencieuse. Ca demande de la concentration pour être attentif à la petite fabrique du langage : attentif à vos pieds, le sol dessous, l’énergie qu’il renvoie, le ciel dessus, et tout autour le paysage qui accompagne. C’est une sensation, pas une idée. Deux écueils à éviter : les pensées qui traversent et amènent ailleurs avant qu’on soit relié au paysage, et la tentation nomina- liste qui étiquette trop vite ce qui est sous les yeux et le réduit.

L’écriture sera de forme brève, c’est comme les noisettes ou le caillou qu’on prend dans la main. Trouvez votre forme, pensez seulement que c’est court, c’est une petite chose où tous les mots sont en place au bout d’un moment. Vous en ferez un ou peut-être un peu plus, mais résistez à la fabrique en série. Cette écriture se mûrit dans la marche, on lui donne son temps, on la marmonne, la formule tourne jusqu’à ce que les mots soient en place, on s’arrête pour la noter… ou bien on la sait par cœur et on la note à l’arrivée mais on ne la fabrique pas à l’arrêt. Elle est liée au déplacement.

Proposition stage écrire et randonner en Cévennes août 2007

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